Le courant produit ici par les marées, nommé "courant de la Jument", est le courant marin le plus violent d'Europe, pensez à emmener votre kayak où à en louer un (vous ne serez pas seuls ...)
Mon
père prononçait haut et fort des mots comme : « solidarité »,
« répartir le travail et les richesses », « vaincre le
capitalisme », « dictature du patronat », « religions
assassines », et se défiait même de l’amour, qu’il qualifiait de
« dangereuse escroquerie » ; il faut dire que cela m’amusait
beaucoup de le voir ainsi gesticuler et vociférer sur des mots qui étaient
alors vides de sens pour moi.
Ainsi, nous avions fini par nous
fâcher, juste avant sa mort, car il déclarait tout haut que je ne devrais pas
épouser ma Sabrina à moi, ma joie de vivre, mon amour, mon bonheur, ma force...
Alors, stimulé par ce que je pris
pour l’Amour, dans cet irrésistible élan de vigueur qui repousse les montagnes,
je voulus parer ma reine des plus beaux atours, travaillant comme quatre, sans
relâche, le jour, la nuit, ignorant que je plongeais par là d’autres
travailleurs dans la misère.
Et sous le soleil qui ne brillait
que pour moi s’étalait, durement acquis, tout le luxe qui faisait la beauté de
ma Sabrina: vêtement, bijou, auto, tentures et soieries, rien n’était trop beau
pour celle qui faisait, aux yeux de tous, ma joie et ma fierté.
Pourtant, un triste jour
d’octobre, elle me quitta pour toujours, et mon employeur fut désolé de me
remplacer par un plus productif que moi - je fus stupéfait qu’il en pût exister...
Et me voici, grelottant sous la
neige dans ce vieux manteau que m’a donné la pharmacienne, qui me reconnaît
encore, adossé au froid béton du parking, un pot de yaourt vide à la main, où
tintent quatre pauvres pièces de monnaie. Je n’ai plus pour amis que ceux qui
veulent de moi, quand ils ne me rossent pas pour me prendre mes vêtements...
Et, tout au long de mes
interminables nuits de songeries, ravagé du manque d’hygiène, du froid et de la
faim, je ne me dis plus désormais que le France est un beau pays – et je finis
par croire que mon père avait raison !
JCP
"Je
veux, si je suis élu président de la république, que d'ici à deux ans, plus
personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d'y mourir de froid. Parce
que le droit à l'hébergement, je vais vous le dire, c'est une obligation
humaine. Mes chers amis, comprenez-le bien : si on n'est plus choqués quand
quelqu'un n'a pas de toit lorsqu'il fait froid et qu'il est obligé de dormir
dehors, c'est tout l'équilibre de la société où vous voulez que vos enfants
vivent en paix qui s'en trouvera remis en cause."